Face aux oppositions locales menées par l’association "Alex pour un village à développement raisonné" qui dénonçait des impacts négatifs sur l’environnement, le groupe savoyard (Mobalpa, Perene, SoCoo’c, Delpha) a décidé d’abandonner son projet de construction d’un site industriel de 24.000 m2 sur la commune d’Alex (74). Une annonce qui a fait grand bruit dans la vallée de Thônes.
Dans son communiqué officiel, le groupe Fournier regrette «l’arrêt de ce projet qui devait créer des emplois dans la vallée et répondre à une forte demande du marché. L’entreprise est obligée de stopper le projet du fait de recours déposés par une association représentant une partie extrêmement minoritaire des habitants», avant de préciser : «même si le recours n’est pas suspensif et la poursuite du projet légalement possible, l’entreprise ne souhaite pas prendre le risque de continuer à investir les 80 millions € à engager en faveur de ces développements. Dans les faits, cette procédure et les délais administratifs qui y sont liés rendent impossibles le projet initial, malgré les 1,8 million € investis dans son étude de faisabilité. Pourtant, au cours de ces premiers développements, nous avons été particulièrement attentifs aux opinions exprimées dans le cadre des consultations menées en proximité. Ces dernières ont donné lieu à différentes améliorations, optimisant le projet au regard des exigences du territoire, de son environnement et de ses habitants».
L’entreprise conclut en dénonçant «une procédure hostile et inappropriée à un projet bénéfique et respectueux de tous» et n’entend pas en rester là en annonçant vouloir «répondre aux procédures judiciaires menées et demander réparation pour les préjudices subis par cet arrêt contraint».
Guy Métral, président de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) de Haute-Savoie, a réagi dans la presse locale à cette annonce : «en tant que chef d’entreprise, je comprends parfaitement les raisons qui ont conduit le groupe Fournier à faire ce choix. Ce que je ne comprends pas, c’est la posture qui consiste à considérer que tout projet de développement est intrinsèquement vicié et doit donc faire l’objet d’une opposition automatique et de recours juridiques».