Le 9 novembre dernier, Saint-Gobain a annoncé être entré en négociations exclusives avec Mutares, société cotée à la bourse de Francfort, en vue de la cession de Lapeyre, sa filiale spécialisée dans l’aménagement de la maison en France, sur la base d’une offre ferme et irrévocable qui fait suite à un processus concurrentiel large engagé depuis septembre 2019. Cette étape importante engage une période de consultations et d’approbations qui devrait aboutir à une transaction finalisée au premier trimestre 2021. Selon de nombreux médias, l’accord de cession a été signé ce même lundi 9 novembre. Ancien dirigeant de Castorama, Brico Dépôt et Conforama, «Marc Ténart renforcera, en qualité de président, l’équipe de direction de Lapeyre», a indiqué Mutares.
Le groupe Saint-Gobain a, quant à lui, livré quelques détails dans son communiqué officiel : «l’offre reçue de Mutares répond aux critères définis par Saint-Gobain : un acquéreur expérimenté et familier des situations de redressement d’entreprises. La société Mutares a acquis et accompagne actuellement 18 sociétés, qui génèrent un chiffre d’affaires consolidé annualisé estimé à 1,8 milliard d’euros environ en 2020. Saint-Gobain dotera par ailleurs Lapeyre d’environ 245 millions d’euros lui permettant de disposer d’une trésorerie robuste pour financer tant son exploitation que les investissements et mesures nécessaires à la poursuite de la modernisation de l’enseigne et des usines, et le retour à la rentabilité. Ce projet sera présenté aux partenaires sociaux dans le cadre du processus d’information consultation préalable à la cession. Il prévoit de prolonger et d’accélérer les actions mises en œuvre par le management de Lapeyre depuis 2016, notamment en termes de renouvellement complet de l’offre, de digitalisation, de redéfinition du positionnement de l’enseigne et du concept magasins et d’investissements industriels. Ces actions ont montré leur impact positif au cours des dernières années en termes de gain de parts de marché et de redressement du chiffre d’affaires et des résultats, y compris en 2020 malgré l’impact négatif de la crise du coronavirus».
Dans les colonnes des Echos, un proche du dossier a livré son analyse : «C’est une vente négative, Saint-Gobain paie le repreneur. Les candidats devaient exposer leur plan de redressement et le montant de trésorerie à laisser en caisse pour le mettre en œuvre». Mutares se serait donc montré le moins gourmand parmi les quatre candidats potentiels, avec 245 millions de trésorerie devant doter Lapeyre au moment de sa reprise, contre 340 millions demandés par l’offre de salariés du groupe, le "Collectif Lapeyre".
L’article du quotidien économique nous apprend également que l’Algérien Cevital, propriétaire du groupe Brandt, s’était positionné. Le dernier repreneur sur le dossier était le fond de redressement Verdoso. Lapeyre emploie environ 3.500 salariés et dispose de 10 usines et 126 magasins en France. L’entreprise a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 641 millions d’euros et une perte d’exploitation de 34 millions d’euros.