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La consommation en 2025 : les Européens redéfinissent leurs priorités

  Publié le mardi 4 mars 2025,
par Sarah Jay De Rosa

Lecture 6 minutes

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L’Observatoire Cetelem 2025, en collaboration avec Harris Interactive, s’appuie sur une enquête réalisée du 4 au 14 novembre 2024 auprès de 10 792 personnes dans dix pays européens. Cette étude met en lumière les évolutions des comportements de consommation dans un contexte économique et sociétal en mutation.

  • Une consommation plus réfléchie.
  • Un budget sous pression.
  • Une opposition entre épargne et consommation.

Une consommation en mutation, mais toujours synonyme de plaisir

Malgré les défis économiques, le plaisir de consommer reste un élément central pour les Européens [1.1]. Toutefois, 9 sur 10 envisagent de réduire leur consommation et 3 sur 4 acceptent de modifier leurs habitudes d’achat. Un signe fort d’adaptation face aux nouvelles contraintes économiques et environnementales.

L’attrait pour les biens immatériels et reconditionnés s’accroît : 4 Européens sur 10 achètent davantage de produits d’occasion qu’il y a dix ans, et autant privilégient des biens immatériels, illustrant une transformation des modes de consommation.

Une consommation plus raisonnée, mais toujours sous contraintes

Les arbitrages financiers deviennent cruciaux, notamment dans le secteur de l’aménagement intérieur et de l’entretien du logement, qui représente 34,1 % des dépenses en 2024, avec une prévision de baisse à 32,1 % d’ici 2030.

Le sentiment
général concernant
le pouvoir d’achat
s’améliore

La perception de la situation économique varie selon les pays [1.2]. Si les Européens constatent une légère amélioration globale, la Belgique et la Suède se distinguent par leur optimisme, tandis que la France affiche le score le plus bas du baromètre (4,6), enregistrant une forte baisse (- 0,3 point). La perception de la situation financière personnelle [1.3] est ainsi intéressante avec la France qui se démontre plutôt optimiste.

Inflation et pouvoir d’achat : un optimisme prudent

L’inflation [1.4] dans l’Union européenne s’établit à 2,4 % en 2024, proche du seuil des 2 % fixé par la Banque centrale européenne. Cependant, des disparités persistent : elle dépasse 4 % en Belgique, Pologne et Roumanie, tandis que la France, l’Italie et l’Espagne enregistrent un recul notable.

9 sur 10 envisagent
de réduire leur
consommation

Malgré ces différences et par rapport à l’année dernière [1.5], le sentiment général concernant le pouvoir d’achat s’améliore [1.6]. Les perceptions négatives reculent fortement, notamment au Portugal (- 15 points) et plus faiblement en Pologne (- 5 points). Toutefois, la France et le Portugal restent parmi les pays les plus préoccupés par cette question.

Épargne et consommation s’avèrent des choix contrastés

La volonté d’épargner est en forte hausse : 55 % des Européens souhaitent augmenter leur épargne, un niveau similaire à celui observé lors de la pandémie. La Roumanie (67 %), le Royaume-Uni (65 %) et la Pologne (58 %) affichent les intentions d’épargne les plus élevées, tandis que la France (43 %) et la Belgique (47 %) se situent en dessous de la moyenne.

Parallèlement, 57 % des Européens ne prévoient pas d’augmenter leurs dépenses. La méfiance vis-à-vis de la consommation [1.7] est palpable, même si certains pays comme la Grande-Bretagne, la Roumanie et la Pologne enregistrent une légère hausse des intentions d’achat (+ 3 points), tandis que la Suède et l’Espagne connaissent une baisse (- 5 points).

Des frustrations face aux contraintes budgétaires

Les Européens ressentent les effets de la conjoncture sur leur consommation :

  • 6 sur 10 estiment ne pas pouvoir satisfaire tous leurs besoins,
  • 7 sur 10 reconnaissent ne pas assouvir toutes leurs envies,
  • 1 sur 2 éprouve au moins une fois par mois une frustration liée à un achat impossible.

Face à ces obstacles, les stratégies d’épargne et d’achat raisonné deviennent essentielles : 7 sur 10 économisent sur plusieurs mois pour s’offrir un bien ou un service important.

Une consommation en quête d’équilibre

Malgré un contexte économique instable, la consommation reste associée au plaisir et au bien-être pour une majorité d’Européens. 8 sur 10 se disent fiers de bien gérer leur budget et estiment avoir un certain contrôle sur leurs choix de consommation.

La consommation
reste associée
au plaisir
et au bien-être

Si la consommation évolue vers plus de prudence et de rationalisation, elle s’adapte aussi aux tendances sociétales, comme la hausse des salaires et la stabilité du budget des ménages refaçonnée par la crise, et technologiques, avec une montée en puissance des services et des solutions numériques. La rivalité économique entre la Chine et les États-Unis jouera un rôle clé dans cette transformation, avec des répercussions notables sur les modèles de consommation en Europe dans les années à venir.

Sarah Jay De Rosa