Dans le cadre de l’élaboration de son nouveau plan sectoriel 2022-2027, l’Ameublement français a entrepris une démarche structurée pour que la filière fabrication d’ameublement contribue à atteindre les objectifs 2030-2050 de décarbonation de l’économie française.
Pour répondre aux enjeux, l’Ameublement français, avec le soutien du Codifab, a mandaté le cabinet de conseil EY afin de mesurer les dynamiques économiques, sociales et environnementales de la filière sur l’ensemble du territoire français et dresser les scénarios des différentes trajectoires de décarbonation en cohérence avec les accords de Paris.
- Soutenabilité : quel avenir pour l’industrie dans un monde neutre en carbone qui vit déjà des tensions inflationnistes sur l’énergie et les matières premières ?
- Viabilité : comment créer des emplois de qualité, loin des métropoles, dans une économie mondialisée et concurrentielle ?
- Acceptabilité : comment produire des biens et services essentiels, accessibles à tous et exemplaires sur le plan environnemental ?
« La filière de l’Ameublement français a pris à bras-le-corps les enjeux de l’impact environnemental de la fabrication, par l’utilisation de matériaux vertueux, le recyclage et le réemploi ainsi que son rôle social, en se fixant de nouveaux objectifs RSE en termes d’emplois, de formations et d’évolutions de carrières. C’est une filière industrielle qui résiste, ancrée dans les territoires ruraux ou péri-urbains qui propose des emplois de qualité et a une dynamique d’inclusion notamment des jeunes par l’apprentissage. La filière est mobilisée pour faire de la réduction du déficit commercial et de la décarbonation, les deux faces d’une même pièce, celle de la réindustrialisation durable du pays », commente Philippe Moreau, Président de l’Ameublement français.
La filière s’est fixée des objectifs ambitieux en matière de décarbonation et de développement économique pour réindustrialiser durablement le pays et lutter contre le déficit commercial. D’ici à 2030, la filière souhaite se décarboner en agissant sur l’ensemble du cycle de vie des produits, de l’approvisionnement à la fabrication en passant par le transport. À titre d’exemples, s’approvisionner localement, avoir recours au train ou bateau, fabriquer des meubles plus légers, éco-concevoir… sont des actions concrètes à mettre en place. Il faudra aussi également que la filière s’internationalise tout en veillant à réduire, entre autres, les sources d’importations les plus émettrices.
D’ici à 2050, la filière voit dans l’émergence du design d’usage et de l’économie de la fonctionnalité la solution à une décarbonation profonde compatible avec une croissance économique durable. Cela suppose un changement majeur des mentalités des parties prenantes de la filière (en premier lieu les consommateurs BtoB et BtoC…) pour évoluer vers de nouveaux business models qui créeront de la valeur pour la filière tout en produisant moins. Il s’agit de passer du meuble en tant que produit au ”furniture as a service” dans une logique d’économie de la fonctionnalité. Louer plutôt qu’acheter, réparer plutôt que jeter, privilégier la qualité plutôt que le prix bas dans une optique de développement du marché de seconde main.
Pour être compétitive et réussir, la filière doit accentuer sa culture de l’innovation. La filière peut même jouer le rôle d’un laboratoire pour la réindustrialisation durable du pays, source de créativité. Il est également essentiel que la filière bénéficie, et ce le plus rapidement possible, de moyens financiers, réglementaires et humains pour relever les défis posés par cette réindustrialisation durable : viabilité économique, soutenabilité environnementale, acceptabilité sociale.