Cette semaine, après une longue phase de négociations, Mobilux, l’actionnaire de But appartenant au groupe autrichien Lutz, a finalisé le rachat de Conforama. La fin d’un interminable feuilleton pour les salariés de l’enseigne et une bonne nouvelle sur le front de l’emploi. Effectivement, la maison mère de But a validé la reprise des 162 magasins et des 6.500 salariés aux mêmes conditions sociales comme l’a annoncé en exclusivité Alexandre Falck, le président de But, dans les colonnes du Parisien : «cette alliance avec un concurrent historique vient confirmer la force de notre modèle. Nous nous réjouissons que la famille Mobilux s’agrandisse avec Conforama. L’engagement des équipes de But a permis de développer notre enseigne et de la positionner comme un acteur majeur de son secteur. C’est dans cet état d’esprit que notre actionnaire désormais commun permettra à But et Conforama de construire un pôle d’excellence et d’innovation de la distribution française».
Au-delà de l’obtention d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) d’environ 300 millions d’euros, l’opération prévoit le financement du plan de sauvegarde de l’emploi en cours (115 millions d’euros), le paiement des dettes impayées aux fournisseurs et le redémarrage de l’activité, la reconstitution des stocks. Les nouveaux actionnaires ont également dévoilé l’investissement d’une enveloppe sur fonds propres de 200 millions d’euros.
«La cession de Conforama France au groupe Mobilux apparaît comme la seule solution pérenne pour permettre de tourner la page du bilan catastrophique des années Steinhoff», a indiqué au Parisien un élu de FO. Dans le même article, la CGT salue une «reprise digne de ce nom». Enfin, un fournisseur des deux enseignes n’a pas caché son soulagement : «les dirigeants de Mobilux nous ont rassurés. Tous les fabricants ont eu un grand "ouf" de soulagement, tout en restant exigeant et vigilant avec cette nouvelle alliance».
Avec le rachat de Conforama, Mobilux souhaite créer une alliance industrielle dans une logique de coopération entre les deux enseignes. Si l’actionnaire est désormais commun, les stratégies commerciales, de distribution et d’achats resteront «distinctes, autonomes et complémentaires», assure Mobilux. La maison mère de But dit aussi vouloir «réindustrialiser» la filière du meuble français avec «une ambition renforcée pour le made in France».